La route de l’Amitié vers le Tsang

De bon matin, après avoir engloutit quelques tartines dans notre chambre, nous prenons la route vers le lac sacré et les monts du Tibet central en longeant à nouveau le fleuve Yarmung, avant de monter au col du Kamba-la. 

La Yamdrock-tso a la forme d’un scorpion recroquevillé et l’on ne peut qu’en embrasser une infime partie. Les monts enneigés surgissent à plus de 7000m tandis que les montagnes encadrant le lac turquoise sont vêtues de leur manteau orangé d’automne. Petits ricochets au soleil parmi les chinois qui posent, déguisés, sur des yacks eux même costumés. Le soleil nous caresse doucement. Le vent nous glace juste après. De nombreux troupeaux paissent le long du plan d’eau. Les moissons sont achevées, les agriculteurs battent le grain. Le foin sèche sur les toitures plates. les bouses en forme de brique, de galettes ou de cylindre sont bien rangées sur les murets afin de servir de chauffage pour l’hiver. 

Les vallées sont de plus en plus encaissées, la neige couvre les versants nord. Nous apercevons des glaciers, des sommets ensoleillés, grimpons jusqu’à un petit lac d’altitude parsemé de cairns. Le glacier du mont Nojin Kangtsang est le plus imposant du coin et fait l’objet d’une halte aménagée d’où l’admirer. 

Sonnam, entonnant ses chansons préférées, emprunte une piste vers la vallée de Ralung. Les vastes étendues vierges  des hauts plateaux défilent sous nos yeux. Nous découvrons enfin un Tibet sans autoroutes, lignes électriques, voies de chemin de fer, travaux, villes, panneaux de propagande, un Tibet qui pourrait ressembler à l’image d’Épinal naïve qu’on a dans la tête. Le monastère de Ralung est perdu dans cette vallée, entre les ruines de son grand temple et son chorten à étages. Douze moines de l’école Drukpa Kagyu y vivent encore malgré la vigueur de l’hiver. Le lama Nawang Namgyel, officiant à Ralung, s’enfuit du Tibet pour s’installer au Bhoutan en 1616 et y incarner le chef religieux suprême.

La vallée se poursuit entre des gorges friables et ravinées à la terre ocre. Le barrage de Mamlha annonce un changement de paysage, les montagnes abruptes laissent place à une large vallée agricole, fertile et riche, qui mène à la ville de Gyantsé où nous passons la nuit. 

2 réponses

  1. Top cette première photo! Combien d’essai ?
    Et encore des paysages magnifiques …
    Hier, soirée jeux Pralines, on a bien pensé à vous. Vous nous manquez !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans le même pays

Tibet

La vallée de Yarlung

Quand Norbou vient nous chercher ce matin, souriante, sa valise à la main, nous avons la sensation que notre voyage commence enfin. L’autoroute longe le

Lire la suite »
Tibet

Gyantse et Shigatse

La forteresse de Gyantsé, baignée du soleil matinal, domine la ville perchée sur son piton rocheux. Elle est malheureusement inaccessible au public pour une durée

Lire la suite »
Tibet

45 à Lhassa

Pas de champagne ni de spritz au sky bar du 125 cette année, pas de musique ni de buffet, pas de potes joyeux, pas de

Lire la suite »