Un lever de plus aux aurores, 3h du matin. GLUPS! Après avoir fait le tour des hôtels, notre minibus dont les moindres strapontins sont pleins de touristes ensommeillés, va rejoindre le long convoi d’une trentaine de véhicules qui vont faire mine de se suivre pendant les 250km de route au milieu du désert qui séparent Aswan d’Abu Simbel, aux confins du Soudan, dans l’ancienne Nubie. A vrai dire on ne voit pas grand chose du paysage, tout endormis que nous sommes, et le jour ne se leve que lorsque nous arrivons. Sur la fin, d’étrange formations coniques rocheuses se dressent dans le désert et ont sans aucun doute inspirée les pyramides.
Deux heures, voilà tout ce que nous concèdent les flics, Ministère du Tourisme ou voyagistes responsables de la ridicule organisation du tourisme en Egypte. Deux heures pour visiter le plus beau temple accessible d’Egypte, c’est bien peu après 3h30 de route, et un simulacre de convoi.
On avait vu des photos de ce gigantesque temple de Ramsès II sauvé des eaux par l’Unesco et les meilleurs spécialistes mondiaux qui ont oeuvré pendant plus de 5 ans pour démanteler pierre par pierre ces deux temples nubiens, reconstituer les collines originales 60mètres plus haut et ainsi permettre a Nasser d’ensevelir le site originel sous les eaux du plus grand lac artificiel au monde (plus de 300km de long). Les photos ne sont rien a coté de la beauté du site et de ces quatre colosses se dressant face au soleil levant. L’intérieur, totalement inattendu, nous a encore plus plu. Les statues de Ramsès de la salle hypostyle ainsi que les bas reliefs bichromes assez simples qui ornent les réserves et le sanctuaire sont saisissants.