La ville sinistrée de Chouchi

Ce matin on part visiter Chouchi, une ville clé dans le combat entre azeris et arméniens. Elle a subi de nombreuses destructions au court de sa longue histoire. D’abord centre important du caucase, puis lieu d’un grand pogrom arménien en 1920, elle est rasée puis reconstruite par les russes qui la donne aux azeris. Elle finit par retomber dans la main des arméniens en 1994 après un long combat pour regagner cette ville perchée sur la montagne et dominant la capitale, Stepanakert.
 
La ville est totalement désolée. Tout tombe en ruines ou plutôt est resté en ruines. Les hommes travaillent à sa restauration deci dela mais la ville garde un caractère de Beyrouth après guerre ou plutôt ce qu’on en imagine. Les arbres poussent sur les toits, les rues sont désertes, pas d’asphalte. Seule la cathédrale a fait l’objet d’une quasi reconstruction et brille par sa blancheur. Il reste deux mosquées faisant curieusement l’objet d’un plan de conservation. Curieusement en effet, car quand on parle musulman avec les arméniens c’est pas franchement sympathique… Leur racisme n’a d’égal que leur nationalisme.
 
On arpente les rues absorbées par cette curieuse atmosphère. La police nous contrôle. Les gens nous dévisagent. Restes de maisons soviétiques, restes de théâtre communiste, restes de marché arménien, de vieilles demeures, de mosquées. Reste pas grand chose en fait.

On regagne la capitale en bus pour s’engouffrer dans un taxi pour Amaras, non loin de la frontière sud avec l’Azerbaidjan, plus exactement la ligne de cessez le feu.

Le trajet est déstabilisant. Sur les 50km qui nous séparent du monastère, seuls 10km sont asphaltés. La suite n’est que pierres et cailloux à travers la campagne et notre taxi prend des raccourcis à travers champs, le tout en Lada bien entendu!
Les paysages de muriers à vodka et de vignobles sont beaux. Les autochtones se déplacent à dos d’âne, bien plus utiles compte tenu du relief.

Le monastère est fortifié. Il fait l’objet d’une restauration intensive. Rien d’exceptionnel si ce n’est les champs d’arbres muriers qui l’entourent à perte de vue.

On rentre fatigués par cette belle journée.

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