Les châteaux du désert

On se lève tôt pour éviter les embouteillages insupportables d’Amman… On s’est loué une voiture pour trois jours… La grande classe! Donc on profite d’un vendredi, jour sacré des locaux, pour fuir la capitale et se perdre dans les ronds-points et autres autoroutes qui contournent et structure cette ville à l’urbanisme anarchique. Le désert est totalement plat. Des camions citerne circulent en permanence sur cette route menant en Irak et en Arabie Saoudite.

Première étape, Azraq a 110km de la capitale, un chateau en basalte noir qui aurait hébergé Lawrence d’Arabie et dont il ne reste pas grand chose de son éventuelle beauté. Plutôt décevant donc, on en fait le tour rapidement et on repart. La ville, ou plutôt le croisement des routes est étonnant, grande parade de camions, garages, stations service, échoppes, mécanos.

La seconde étape, le clou de la journée est le château d’Amra, classe au patrimoine Mondiale de l’Unesco et qui n’a rien d’un château disons le… C’est un petit palais princier là où fut certainement autrefois l’oasis, avec hammam et mosquée. Le petit bâtiment encore en place abrite une salle de réception couverte de fresque de femmes nues, de parties de chasse et de bouffe. Le musée a beau nous expliquer que cela n’a rien a voir avec la luxure mais plutôt que cela conforte le croyant dans les valeurs de la vie, on a du mal à croire que cette petite folie ne soit pas un lieu de plaisir… comme on a pu en voir en Iran. Bref, on n’est pas très émus par ce patrimoine.

On roule vers le Qasr El Kharana, la encore a priori plutôt un caravansérail qu’un château, mais on ne va pas s’arrêter à de vagues dénominations… Ça nous intéresse plus. Le système de ventilation est au point et le vent souffle dans la cour centrale autour de laquelle s’organisent les chambres à l’étage et les écuries et réserves en rez-de-chaussée.

 

L’air à l’extérieur atteint des températures bien trop importantes pour des petits occidentaux comme nous et on remercie dans cet instant l’inventeur de la clim.

Le dernier des dits châteaux nous est conseillé par notre contestable guide du routard. Il est derrière les pistes de décollage de l’aéroport international d’Amman… Ultra difficile à trouver, il s’avère être enfoui dans le sable entre des usines de fret cargo et un camp militaire! Une excursion qui, on l’aura compris, vaut le detour!

Après ces 200 km, on constaste qu’il n’est que 14h. On trace donc la route vers Madaba, une bourgade non loin de là, centre des artisants en céramique et mosaïques.
Après un déjeuner assez immonde dans un snack touristique conseille une fois de plus par notre merveilleux guide, on entame notre pèlerinage dans les lieux bibliques… La première station du chemin de croix sera l’église Saint George qui abrite les restes de la mosaïque du VIIème siècle représentant les principaux lieux saints en Terre Sainte.
On va ensuite s’extasier devant les mosaïques byzantines de l’église des apôtres et du parc archéologique. Les touristes arrivent par car entier ici, c’est l’endroit le plus touristique depuis qu’on est partis.

On se loue une chambre correcte dans une petite pension puis on repart.

La voiture zigzague dans les virages qui nous mènent à la Mer Morte par la route car il nous faut passer les hautes montagnes arides qui nous séparent de celle-ci. On prend la direction du Panoramic Complex, un trajet superbe surtout à cette heure-ci. Depuis le panorama, on voit la Mer Morte et Israel (plus précisément la Cisjordanie). Les montagnes sont rouges et jaunes. On s’arrête sur une « plage » publique pour admirer le coucher du soleil au milieu des jordaniens venus se baigner au milieu des détritus. Les hommes flottent en short tandis que les femmes attendent sur la plage emballées dans leur tchador noir, dont la seule partie à l’air, les yeux, sont cachés par des lunettes de soleil! D’autres, plus téméraires, font trempette empêtrées dans leurs tchador. Nicolas est réprimandé quand il ose prendre une photo hautement indescente de ces femmes voilées flottant sur la Mer Salee.
Bref, on ne s’y fait toujours pas.

Des cristaux de sel bordent la Mer. Elle est huileuse et presque visqueuse. L’eau ne sèche pas sur les mains. On s’attarde sur cette image d’un kitsch très romantique avant de chercher terrasse où diner. Hélas, un vendredi soir l’ambiance est à son comble et les files de voitures font des embouteillages sur les parkings des plages privées ultra chères, seuls endroits où se trouvent restos, bars et piscine. On préfère rentrer à la maison, guides par la lune, les phares de la voiture éclairant à peine la route tortueuse.

On s’effondre, épuisés par ces superbes 350km.

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