Comme bon nombre de touristes en ce jour de rentrée scolaire, nous nous rendons sur l’île sanctuaire de Miyajima, troisième site le plus visité du Japon. A l’approche du terminal du ferry, une voix suave annonce « on your right side, you can see the red o-torii gate, it is now under renovation, we apologize for the inconvenience ». A notre stupeur, une toile blanche tendue recouvre un échafaudage de 17m de haut, fantôme de la porte d’entrée du temple immergée dans le sable de la marée basse. L’image d’Épinal du Japon, cette porte rouge vermillon au milieu de l’eau, placardée sur toutes les brochures publicitaires, restera un mystère. Quelle déception!
Ciel blanc, venteux, températures en baisse. La météo n’est pas au rendez-vous.
Les daims nous accueillent à peine débarqués, pas sauvages pour un sou, certains ont les cornes coupées, tous sont à la recherche de papier ou autre denrée succulente à dévorer sans modération. De véritables animaux domestiques !
Huîtres grillées, panées, gâteaux de poissons, brochettes de poulpes et gaufrettes en forme de feuille d’érable font la renommée du lieu, premier producteur d’huîtres de la région.
La grande pagode rouge et noire de 5 étages domine la baie. Le sanctuaire flottant d’Itsukushima est construit sur des pilotis et semble flotter sur l’eau à marée haute. Nous le visitons à marée basse. Les japonais viennent en nombre y présenter leurs vœux et déposer de petites offrandes de papier, flèche et bambou.
De longs passages sur pilotis flanqués de lanternes constituent une promenade agréable au dessus du sable.
Nous empruntons le téléphérique pour nous rendre au Mont Misen depuis lequel la vue embrasse la mer de Seno et sa multitude d’îlots. Le panorama est splendide depuis le promontoire. Le chemin pavé redescend ensuite à travers la forêt, en une longue série de marches menant à divers temples, avant de rejoindre la mer. Les daims pointent le bout de leur nez de temps à autre tandis que nous profitons du bon air de cette fin de journée en longeant le ruisseau. A la nuit tombée, le temple shintô semble flotter sur l’eau, rougeoyant, éclairé de mille lanternes. Les touristes sont partis. On entend le ressac des vagues de la marée montante.
Nous rentrons transis de froid et bien cuits dans notre appartement et nous requinquons autour d’une danse d’anniversaire endiablée et d’une bonne bouteille de vin chilien!