Après un rapide café, nous plions les voiles. Le petit déjeuner sera plus agréable en terrasse au soleil que dans notre maisonnette aux lumières de vieux néon froid.
Ciel dégagé, route déserte, nous suivons les mouettes vers le Nord de l’ile. La cote rocheuse dessine des contours complexes, on se croirait presque en Bretagne au soleil et à la mer azur près….
Des volontaires aux gilets jaunes ramassent les déchets abandonnés par des touristes peu scrupuleux. Un couple, tout juste sorti de son camping car, contemple l’horizon. Bleu, vert, turquoise, le « calleton blanco » se reveille doucement. Un couple d’aigrettes patauge. Des petits murets de lave noire parsèment la cote de leur forme arrondie, attendant que les touristes viennent s’y lover.
La petite terrasse au soleil d’une cafétéria quelconque nous offre café et pan con tomate face au port d’Orzola. De là, les bateaux font la traversée vers l’ile Graciosa. L’ile produit encore de l’aloe vera, bien que les cultures soient plutôt restreintes et que le tourisme ait pris le pas sur le reste. Un petit tour à la ferme bio « Lanzaloe park » s’impose tout de même histoire d’investir dans une crème régénératrice – la cinquantaine approche.
Le « Mirador del Rio » est perché à l’extrémité nord de l’ile face à la Graciosa. Camouflé dans la falaise, Manrique s’est inscrit dans les reliefs naturels de la roche, soulignant les courbes de ses intérieurs par du blanc. On retrouve les vues, la lumière, la végétation et la matière. Un lieu époustouflant!
Le temps se gate lorsque nous arrivons au sommet du volcan de la Corona, il bruine même un peu, la température a nettement baissé. Le cratère plonge à pic, un trou béant, abyssal, dramatique. Rouge, pourpre, gris, vert, le paysage nous aspire, une sensation de vertige inconfortable.
La vallée est parsemée de cultures dont on ne voit que les murets à cette saison.
Nous avons visité de nombreuses grottes, pariétales, géologiques, mais jamais nous n’étions entrés dans le tunnel de lave d’un volcan. Celui du volcan de la Corona se visite, « la Cueva de los Verdes » est un endroit étonnant, bien que la visite soit obligatoirement guidée et plutôt bavarde d’explication, le lieu vaut le coup d’oeil. On y découvre les rugosités et les couleurs de la lave, au coeur meme de ses artères de distribution.
Après une si longue matinée, la petite table face à l’océan de « l’Amanecer » nous a régalé d’un plateau de grillades de poissons frais et de fruits de mer aussi gargantuesque que délicieux! Le ventre arrondi, l’esprit légèrement embrumé par tant de victuailles, nous longeons les ruelles de « Punta Mujeres » ponctuées de piscines naturelles aménagées. Un joli petit village de pêcheurs où il fait bon séjourner.
Tout le monde s’affaire sur la place principale de Teguise, le montage des stands du marché de Noel touche à sa fin. Les maisons et les palais blanchis à la chaux arborent de gracieuses fenêtres aux volets de bois peints en verre et de belles portes. Les ruelles forment un bel ensemble historique dont la plupart des adresses sont occupées par des hotels et des boutiques bobos.