Dernier petit café sur notre terrasse face aux rouleaux.
El Golfo est encore endormi. Nous filons vers le centre de l’ile et profitons du calme matinal pour grimper au sommet du « Calderon Blanco » un cratère à la corolle parfaite situé à la lisière du « Parc national de Timanfaya ». La route des volcans n’étant accessible qu’en s’entassant dans un bus touristique sans possibilité d’en descendre, nous passons notre tour pour explorer la chaine volcanique à notre rythme.
Il faut compter 3h pour profiter pleinement de cette magnifique balade. Traverser la mer de lave couleur de charbon, gravir les 400m sur le flanc blanc et rugueux du cratère, en faire le tour sous un vent furieux, peindre ce paysage à la lumière changeante, faire voler un drone juste avant l’arrivée des avions militaires…
L’appel de la mer. L’appel du ventre creux. L’odeur des chipirones. La saveur du poulpe grillé. Le détour par le petit village côtier de la Santa et son restaurant « El Barquillo », typiquement espagnol, a joyeusement rompu notre habituel sandwich jambon fromage.
Notre première rencontre avec César Manrique, artiste architecte amoureux de la nature et ardent protecteur de l’ile, débute par le monument aux paysans, étonnante sculpture cubiste dominant un restaurant lové dans le sol et entouré de petites boutiques d’artisanat malheureusement fermées.
La seconde rencontre nous plonge dans une grotte de lave, située sur le chemin du conduit de lave du volcan de la Corona, hébergeant des crabes blancs aveugles en son bassin. Plantes, bar de lave, banquettes, restaurant, escaliers blancs et noirs, auditorium, piscine, « Los James del Agua », première intervention artistique de Manrique sur l’ile en 1966, revet déjà tout le vocabulaire de l’artiste. Un lieu poétique propice au chill out. Dommage qu’on ne puisse pas y passer sa soirée en sirotant un cocktail au bord de la piscine…
Le coucher de soleil s’annonce rougeoyant ce soir. Nous filons à travers les petite routes tortueuses de la vallée fertile de Haria pour rejoindre les miradors de Guinate puis de l’Ermitage de las Nieves.