L’intérêt de dormir à l’Esquinzo, c’est de se trouver à deux pas du parc naturel de la « Punta de jandia ». La piste qui mène à l’extrême sud n’est pas sans nous rappeler les parcours poussiéreux de Namibie à travers le désert. Un paysage côtier sauvage, des petites criques nichées entre les falaises sombres, un océan houleux. Somptueux.
Depuis le belvédère de « Cofete », la vue embrasse les falaises et la langue de sable blanc. La mer se perd dans le ciel. Et nous nous perdons dans nos pensées.
La puissance de l’océan ne laisse pas de place au doute. Les rouleaux sont vigoureux, réguliers, intangibles. L’écume joue autour du rocher del Morro. Le lieu est presque désert. La mer trop dangereuse pour une baignade. Contemplation.
On se jette dans les eaux cristallines de la cote est, sur la « Playa de Sotaviento », site des véloplanchistes et des kitesurfers. L’eau est fraiche mais pas trop.
Nous quittons la cote défigurée par une urbanisation sauvage de promoteurs peu scrupuleux pour emprunter les petites routes du centre de l’ile qui traversent les zones montagneuses du nord au sud. Depuis le Mirador Astronómico de Sicasumbre, on aperçoit la pointe Pesebre, perdue dans la brume de fin de journée. La terre est ocre rouge.
Le spectacle des rouleaux est encore plus impressionnant sur la plage d’Ajuy qui nous offre un coucher de soleil mémorable. Un moment de pur plaisir à regarder encore et encore les vagues se briser, dans un éternel recommencement sur le sable noir volcanique.
Nous sommes chaleureusement accueillis dans notre grande maison rurale « Casa Isabel » de Betancuria: sourire, fromage de chèvre frais et confiture de cactus, les spécialités de l’ile.
Pas de restaurant ici. Dommage on n’a rien prévu. Un pizzaiolo d’Antigua nous sauve. La pizza est encore chaude quand on met le couvert sur la terrasse.