Flâner à Lattaquié

La nuit a été bonne, pas de moustiques et un petit vent venant balayer la chambre.
On prend un petit thé dans un café exclusivement masculin et on choppe un microbus pour Ougarit.

Il ne faut pas avoir peur d’explorer ces hectares de ruines. Ville datant du néolithique, elle a décline en 400 avant JC. Ça nous laisse rêveur et faute d’archéologues sous la main, décidément ils nous manquent, on lit attentivement le guide bleue que nous a gentiment prêté Talal à Damas, et on suit scrupuleusement les flèches. Du coup les murs s’animent, on arpente les ruelles étroites et on a l’impression de comprendre quelque chose à la morphologie de la ville. Palais royal, place publique, ruelles, jardins, boutiques et demeures, acropole, temples nous apparaissent. La piece la plus marquante est la remarquable entrée du Palais: une poterne, sorte d’arc de pierre à la Gaudi servant d’entrée. Ougarit était un ancien port et l’on aperçoit la mer depuis le site.

 

Les lattakiens sont relaxes, et surtout les lattakiennes, tenues légères, épaules parfois dénudées, jeans moulant et rarement de voilées… Pour expliquer ce phénomène très très étrange on hésite entre une convertion massive au christianisme ou l’influence de l’air doux de vacances de cette station balnéaire…

On reprend le bus dans l’autre sens et on longe la mer. Les Emirats ont acheté de vastes terrains sur lesquels ils projettent des constructions pharaoniques: marinas, hôtels luxueux, plages privées… On passe ensuite devant le Meridien et sa petite cote d’Azur dont les plages sont parait-il propres mais payantes. On croise la zone portuaire en pleine ville avant d’arriver a l’hôtel. On récupère les bagages.

En sortant de l’hôtel on croise Marwan, qui parle un francais impeccable, et qui nous déconseille de prendre le bus, la route pour Alep etant tortueuse et les chauffeurs de bus inconscients. On suit ses conseils avisés et il nous accompagne à la gare. Le prochain train n’est qu’à 15h40… Il nous reste 4heures… Du coup Marwan nous acceuille dans le bureau de son amie avocate et commence à nous raconter sa vie. Il a vecu 3 ans sans papiers a Paris après avoir suivi une alsacienne rencontrée à Chypre et avoir fait un enfant. Depuis il vit en Syrie, n’a jamais revu son fils mais est retombé maintes fois amoureux de françaises! Un sacré numéro, plein d’humour, qui nous fait vite oublier qu’on a encore trois heures a tuer! Il ironise sur les français, les syriens et l’islam avec un regard très juste.
Il nous fait une petite visite de la ville: arc de triomphe romain, pause houmous dans un très bon petit boui-boui local et masculin (sans conteste le meilleur qu’on ait mangé depuis notre arrivée), puis café sur la terrasse chic dominant la cote… Un bel apres-midi au bord de la mer en compagnie d’un mec bourru, drôle et plein d’anecdotes!

Finalement l’heure tourne et on prend le train pour Alep, aussi lent qu’un train indien (3h40 pour parcourir 200km) en moins bondé. On fait connaissance, on échange photos et gateaux. Les paysages sont superbes: massif calcaire, vallées tres fertiles, troupeaux, champs de tabas, pommes, olives, fruits en tous genre, patates… C’est le grenier de la Syrie.

On arrive au coucher du soleil assez fatigués par le voyage mais contents.

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