Frontière Arménie – Iran

Ce matin, Hatchik appelle un de ses amis, David, pour nous conduire vers le sud…
Le sud ??? Dans sa Lada bleue vielle de 31 ans, on parcourt des centaines de kilomètres à travers monts et vallées.
 
Premier arrêt : le monastère de Bgheno Noravank se cache dans la forêt dense. Les chapiteaux et les colonnes sont richement sculptées. Il reste peu de ce site et on cherche longtemps les restes d’un second ensemble.
Après avoir franchi un col à prés de 3000m, on redescend vers Kapan, ville industrielle soviétique au visage très rude. On passe devant un grand lac bleu, très clair… pollué par les multiples indutries et les mines d’uranium… Petit arrêt pour aller acheter de quoi se ravitailler au marche du coin, hamburger et boissons.

On repart! Difficile de repérer le chemin qui mène au monastère de Vahannavank. La route passe devant une aire de pique nique avant d’atteindre le site. Dommage… Il est en pleine restauration. Des ouvriers, camions, tonnes de pierres et de poussière nous accueillent. Le site est ravagé, le cimetière un véritable champ de bataille, la toiture bétonnée. On s’imagine difficilement le charme du lieu.

On convaint David de nous amener au fort d’Halidzor, espérant trouver un lieu plus paisible pour casser la croute. Il faut marcher 45minutes dans la forêt pour y parvenir… Il est hors de question que de braves touristes comme nous marchent. David se fait donc un honneur de nous mener avec sa Lada à travers les routes boueuses à flanc de montagne qui relient au château. Pas de chance, la encore, les ouvriers sont en plein labeur, ils reconstruisent le chateau pierre par pierre. On salue l’architecte et on passe la route.

Les virages qui conduisent vers le sud sont éprouvant. On passe devant les terrifiantes mines à ciel ouvert et les gros camions d’uranium. Les arméniens massacrent leurs vallées sans se soucier de l’écologie. David nous informe ‘qu’ici il y a du travail mais pas de souci pour l’environnement’, tout en balançant les sacs en plastique par la fenêtre. On croise une ligne ininterrompue de camions iraniens et armeniens faisant du commerce entre les deux pays. Tous jettent tout par la fenêtre.

Passe Kadjaran, on franchit un col à 2500m avant de zigzaguer dans la chaude vallée de Meghri. La ville n’a pas grand attrait. On visite l’église de Sainte Mère de Dieu qui a conservé quelques fresques du XIXeme, les premières que l’on ai vu jusqu’a présent.

David achète du champagne et nous conduit chez ses amis pour un petit encas. On l’abandonne difficilement pour escalader le fort et admirer le panorama sur la ville et …. la vallée verte.
Vous l’aurez deviné, on n’est pas venu jusqu’au fin fond de l’Arménie du sud pour escalader des forts… On prétend vouloir voir la rivière sacrée de l’Araxe pour s’approcher doucement d’un poste de frontière… Et oui, Nicolas arrive à travailler même en vacances. Pas de pot, l’armée RUSSE est là, sur le qui vive et ne rigole pas avec les petits reporters étrangers. David tremble. Pas de photos ici sinon on vous embarque. Nicolas fretille ‘tu vas voir ce que tu vas voir’.

On longe les barbelés, l’Araxe, les miradors, les patrouilles à pied. David soudain solidaire, ralentit, vérifie qu’il n’y a pas de voitures dans le rétro, et nous dit de deguener l’appareil… Photo furtive.

On voit l’Iran, ses minarets, ses montagnes arides. C’est beau et ça nous rappelle de bons souvenirs.

Nouvel arrêt chez d’autres amis de David dans la ville frontière d’Aragat. On est un peu lasses de boire du café. Après avoir refusé le diner et la couche, on presse comme on peut David pour rentrer. Il se fait tard, la route est longue.

On repart.
Nouvel arret pour acheter des fruits au pays du paradis des fruits selon la légende. Nous on les a trouvé plutôt pas murs mais bon.

On repart.
Nouvel arrêt, David a oublié ses cigarettes.

On repart.
Nouvel arrêt, il a trouvé des amis sur le bord de la route et veut manger un sandwich.

On repart.
Nouvel arrêt pour observer les étoiles filantes et fumer une clope en profitant de l’air pur à 23h.

On repart.
Nouvel arrêt pour manger une glace.

On repart.
Bref, on parcourt les 130km de route de montagne de nuit et on arrive exténués à Goris à minuit et demi.

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