La nuit fut délicieusement douce et confortable. Don José nous salue tandis que nous terminons notre café. « Vol annulé pour Punta Arenas jusqu’à nouvel ordre». Douche froide. Nous ne pourrons probablement pas partir demain…
Les fantasmes gonflent les spéculations et les fake news: « Deux cas de coronavirus à Puerto Williams. Non aucun. Deux à Punta Arenas. Six personnes à l’hôpital à Puerto Williams, on ne sait pas ce qu’elles ont. La quarantaine ne va pas tarder ici. Un avion devrait partir cette semaine avec tous les étrangers. Recensement des touristes. L’avion du jour partira finalement à 15h30. Celui de mercredi sera trop petit pour accueillir tout le monde, il faudra abandonner ses bagages. Il partira plus tôt, tenez-vous prêts. »
Confusion. Anxiété. Fausses informations. Projections. Contradictions.
Il est temps de prendre l’air, d’aller regarder les bateaux, jouer sur la plage. Prendre du recul.
Finalement, la compagnie annonce que l’avion est maintenu. On se détend sans trop s’enflammer.
Tous les bars sont fermés ce soir. Nous voulions prendre un verre tous ensemble pour fêter notre départ avant la quarantaine, la fin des bières en groupe… Florian a préparé des crêpes pour tout le monde. Tandis que Nico et les enfants dorment, je rejoints la petite bande à la pension Del’ Beagle. On se détend autour de quelques bières australes fraîches. Certains préfèrent rester ici, les autres rentrent chez eux. Chacun cherche sa route, un peu paumé.