Zélie a vu le lever du soleil. C’est presque une première! En réalité, peu après 4h30, Morphée s’est retirée, impossible de dormir. Seul nicolas a continué à sombrer dans le sommeil du juste tandis que les autres tentaient en vain de compter les moutons. Peine perdue.
Hector nous accueille au petit déjeuner. Il a trouvé une voiture et nous propose qu’on vienne nous la déposer directement à l’hôtel. Patiemment et avec moult détails, il nous concocte un itinéraire bien rempli pour la journée. Se reposer? Sur le bateau!
Nous filons vers Puerto Varas sur le lac Llanquihue. Ambiance estivale pour ces derniers jours des grandes vacances dans cette petite bourgade qui fut un temps coquette. On sent l’influence allemande dans la ville: école, fondations, architecture, restaurants. Marché d’artisanat, concert et flûte de pan, jongleurs rendent l’ambiance avenante. Les baigneurs courageux foulent le sable noir avant de se jeter dans l’eau fraîche. Après les plages australiennes, dur de s’imaginer se baigner dans la fraîcheur chilienne. La ville compte de nombreuses petites maisons en bois classées et une vaste église en bardage de tôle ondulée. Cela nous rappelle Krasnoïarsk et les maisons en bois de Sibérie. En redescendant la colline, les nuages bas, chassés par le vent, ont laissé place à un franc ciel bleu. Le sommet du volcan Osorno se découvre sur le lac. Le mont Fuji chilien?
Motivés, nous longeons le lac, parsemés de campings, restaurants, maraîchers, hôtels. Nous nous arrêtons pour nous ravitailler en miel bio local.
Les cascades de Petrohue ont été façonnées dans un basalte noir à la modénature complexe. L’éruption du volcan sur le lit du glacier a provoqué un refroidissement rapide, créant des formes géométriques parfaites et des strates étonnantes. L’eau de la rivière, turquoise, provoque des remous sonores. Les agréables petites balades du parc naturel sont encombrées de touristes locaux venus en famille parcourir la promenade des amoureux menant jusqu’à une petite étendue verte.
Au bout de la route, on parvient au lac Todos los Santos et ses plages de graviers noirs. Ce cul-de-sac attire une foule impressionnante venue faire un tour en bateau, se baigner ou traverser vers l’Argentine.
Les glaces du volcan Osorno nous attirent. Nous croisons en route des renards curieux. Ils nous regardent, s’approchent, nous scrutent sans la moindre frayeur et nous faisons de même. La route mène à une station de ski. Au sol, les pierres ponces noires, violettes, pourpres, ocres, jaunes, bleues, attisent l’imagination de Zélie qui en fait des pierres précieuses. Nous marchons un peu pour prendre de la hauteur mais les enfants épuisés ne sont bizarrement pas enclins à la randonnée. Le volcan revêt sa petite calotte nuageuse.
Le soleil se couche, rose, sur le lac enflammé.
Les enfants s’écroulent dans la voiture.
La Marca, restaurant de grillades, nous régale par sa viande de bœuf fondante, dans un décor de chalet chaleureux un brin guindé. Maël l’a élu meilleur repas du voyage, ravi qu’on l’ait sorti de son sommeil pour le dîner. Dans les Alpes, il semblerait que ce soit soirée boite de mont d’or ce soir….
Pour une journée de repos, on ne s’est pas loupés! De retour dans notre lit à 23h30, nous tombons.
2 Responses
Je crois bien que Nathanaël aurait volontiers échangé sa boîte chaude de Mont d’or contre un steak chilien! Vous allez vous faire une overdose de protéines!
Je vois aussi que vous avez déjà croisé le renard du petit prince…
On n‘est pas de grands carnivores mais ici la viande est une spécialité!
Rencontre très inattendue avec ce renard de Patagonie.