Plongés dans leurs lits douillets, rêvant des mille et une nuits, les enfants font la grasse matinée. La douche chaude, au jet fourni, ne coule pas au milieu de la salle de bain comme à l’accoutumée, coincée entre le lavabo et les toilettes, trempant tout au passage. Le petit déjeuner est un régal. Nous nous laissons dorloter par un personnel aux petits soins, un restaurant délicieux, un décor charmant. Les enfants reluquent la piscine pendant la fastidieuse séance d’école matinale.
N’y tenant plus, Maël enfile son maillot et saute vaillamment dans l’eau glacée. Zélie attend prudemment son papa avant de se lancer. Quand à moi, pas téméraire pour un sou, j’enfile les lunettes de soleil et me vautre sur un transat. Dur, dur de plonger, la température concurrence celle du lac Baikal. Transits de froid, les vikings rejoignent la terre ferme, les lèvres bleutées.
La journée a filé. Alors que le crépuscule approche, nous allons explorer la ville rose et ses bazars tentaculaires. Derrière sa muraille et ses portes peintes, la capitale du Rajasthan, grouillante, reste néanmoins paisible. Palais, balcons en saillie, façades ajourées, temples hindous perchés sur les toitures du bazar, la tradition du commerce des caravaniers reste tenace. La ville sortie de terre au début du 18ème siècle est organisée autour d’une grille orthogonale, aux rues larges, aux largeurs de boutiques identiques, ordonnançant les marchandises par quartier. Chaussures, sacs de cuir, sculptures de marbre, bijoux, pierres précieuses et textiles sont déballés sur des kilomètres.
Nous faisons quelques emplettes, montre pour apprendre à lire l’heure et ensemble indien pour Zélie. Nous commençons à prendre le rythme indien, à nous imprégner de son intensité et à être à l’aise. Les enfants ont vite pris le pli et apprécient. Seuls bémols, la pollution et le bruit qui agressent nos sens et font souffrir nos bronches.
