Le ciel n’est toujours pas rayonnant mais quelques signes d’éclaircie nous motivent pour aller voir le plus grand cimetière possédant encore des Hatchkars (stèles verticales avec des croix finement ciselées) d’Arménie à 35km au sud de Sevan sur le lac.
Le cimetière est effectivement impressionnant de par sa taille. Il s’étire sur une petite colline le long du village de Noratous. On déambule entre les croix. La nouvelle partie du cimetière vaut le détour: grands tombeaux familiaux avec petits bancs et table a pique nique pour diner avec les morts.
On traverse une sublime décharge a ciel ouvert avant d’arriver à un petit sanctuaire en dehors du village. De là, on peut voir le lac dans son ensemble.
Le ventre vide, on quitte le village à pied pour rejoindre la nationale. Un petit troquet de route nous offre de quoi nous restaurer allègrement : kebab de langoustines, salade, fromage de chèvre frais… un régal.
Le pouce redressé, on fait du stop. Une jeep nous prend et nous dépose 3 km plus loin. Plus que 30km…
Apres un petit moment d’attente, un vieux camion russe s’arrête sur le bas coté. Grand sourire, yeux gais, visage sympathique et costard à rayures impeccable, le chauffeur nous conduit à vitesse réduite jusqu’aux abords de Sevan, sans oublier de battre le rythme sur sa cassette préférée.
On tente de longer le lac mais l’affaire est plutôt compromise par les successions de barrières qui délimitent les propriétés sur tout le périmètre du lac. Deux vacanciers un brin bourrés nous accostent. On échange des poses sur nos appareils photos respectifs avant de se quitter.
Deux molosses nous rappellent à l’ordre sur une aire de divertissement abandonnée.
Quelques hôtels de super luxe poussent sur la cote.
Etrange ce lac.
Le soleil revient. De retour a Sevan on s’offre un petit soda en terrasse. Le patron du bar, Rustam, et le cuistot, Andrey, s’intéressent à nous. Rustam tente d’apprendre quelques mots de francais en notre compagnie et titille sa serveuse Tania par des ‘je t’aime’ et des ‘débarrasse maintenant’ qui le font bien rire.
On promet de revenir boire un verre en soirée avec lui.
Le verre finit par en être 4, 5 ou 6 pour Niko tandis que Marion prétend que son cher mari ne veut pas qu’elle ne boive pour rester au thé. Andrey est un fin poivrot et il est difficile de s’en défaire. Impossible de refuser de boire. Après avoir épongé une bouteille à 2, une plaque de chocolat, un sprite et un sniker pour tout repas, on parvient a s’extirper de ce guet-à-pen.