L’immensité Himalayenne

Pas de chance à notre réveil, l’eau de la douche est gelée. Un petit déjeuner délicieux nous attend dans la salle du restaurant ouverte spécialement pour nous. Le ciel est bleu, tout bleu, pas de nuages pour venir masquer les sommets de l’Himalaya. Il faut passer de nombreux check-points en cette zone frontalière, montrer les permis, les passeports, tamponner les papiers: de la paperasse et des policiers. La route, impeccable, serpente entre les vallées et les cols à 5000m. Le désert rocailleux fait parfois place à des zones de petites cultures en terrasses. La vallée est parsemée de villages aux maisons de terre crue sur lesquelles s’amoncellent les réserves de bois, de fourrage, de bouses sèches pour l’hiver. Les paysans terminent de labourer la terre à la charrue et aux yacks. La ruralité revêt encore des pratiques ancestrales, loin du développement galopant de la ville chinoise. 

La chaîne himalayenne et ses monts pointus enneigés nous submergent. Nos regards fascinés suivent les courbes de la route, de droite à gauche, de gauche à droite, afin de ne pas perdre une miette de ce spectacle grandiose.  L’Everest, le Cho Oyu, le Lhotse, le Makalu et leurs 8000m font rêver et l’histoire de leur folle conquête laisse pantois. 

Au pied de l’Everest, un bus électrique récemment instauré, nous mène au monastère de Rongbuk. Une tibétaine chante à tue tête en fixant Zélie, accompagnée par le son strident du signal d’attacher sa ceinture des sièges à moitié vides du bus. 

L’Everest nous fait face, imposant, magnifique. Nous nous en approchons, pas trop, juste ce qui est permis. Impossible de randonner, un flic veille au grain. Entourés des groupes de tchèques et français que nous croisons depuis voilà 5 jours au hasard de nos arrêts, nous profitons de la vue tout en discutant, dessinant, construisant des cairns. Maël, qui vient de perdre sa dent, tente patiemment de se plier au rituel local. Il écrase sa dent contre une pierre afin de la réduire en poudre avant de la lancer au vent. 

Norbou nous guide dans le minuscule monastère mixte de Rongbuk, où vivent une trentaine de moines et nones dans la rigueur de l’hiver. Nous parcourons la kora du temple, seule balade possible. 

En fin de journée, nous nous joignons aux touristes pour le coucher de soleil sur le sommet. Une heure magique. Les bus de chinois débarquent, bouteille d’oxygène à la main, drapeau chinois dans l’autre, puis repartent une fois le soleil disparu. A l’heure du dîner, c’est la cohue dans l’unique restaurant de l’unique pension du col. Impossible de se faire servir, le personnel est odieux et débordé, les groupes passent avant. Le ventre empli d’un petit bol de riz blanc, nous rejoignons notre chambre spartiate gelée, mais heureusement dotée de couverture chauffantes. 

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