Tenzin psalmodie dans le bus qui nous mène au palais d’été, sous les arbres centenaires du jardin, autour du paisible lac, sa litanie emplie les silences. Ses explications sur les enseignements de Bouddha, la voie de la compassion, la voie des sentiments, le partage, le contrôle de ses pulsions, parlent particulièrement à Maël qui rêve d’un monde égalitaire, ou les pauvres n’existeraient plus et l’harmonie serait légion.
La résidence, qui servit de lieu de repos estival au 7eme dalaï-lama et aux suivants, fut également la dernière demeure du 14eme dalaï-lama, Tenzin Gyatso, avant sa fuite pour l’Inde en 1959.
La voix de Tenzin se fait murmure quand il pointe l’heure de l’exil de sa Sainteté restée figée sur l’horloge du hall. Les pièces sont simples, salle de bain anglaise dernier cri, radio, peintures évoquant l’histoire du Tibet, salles de conseil, rien ne semble voir bougé.
La fatigue nous surprend au moindre effort. Les enfants s’adaptent mieux.
Léa, Noah et Séverin nous retrouvent à l’hôtel. Les enfants courent, s’essoufflent dans les escaliers, repartent rouges de sueur. Une fois dehors, les regards se tournent vers notre petit groupe de têtes blondes et rousses qui fascinent les autochtones. Zélie peut respirer, Léa, du haut de ses trois ans, est le centre de l’attention.