Le wagon climatisé du superfast train pour Ajmer est désert. Nous nous installons paisiblement, sortons les cahiers, prêts à affronter un retard inopiné. Peu avant midi, à l’heure prévue, le train entre en gare d’Ajmer après seulement 2h de trajet pour 135km, un record de vitesse!
Sur la route de Pushkar située à 15km, nous faisons halte dans l’étonnant temple jaïn Nasiyan Ajmer qui abrite, sous un hall tout en miroir et en dorure, la ville d’or. Cette gigantesque maquette plaquée or, commanditée par la famille Soni en 1870 à des fins pédagogiques, représente l’épopée de Rishabha selon les cinq étapes clés de sa vie: conception, vie, renonciation, illumination, nirvana. Les milliers de personnages, palais, animaux volants, ont été façonnés par les artisans de Jaipur pendant plus de 25 ans. L’univers, inattendu et fascinant, semble tout droit sorti d’un volume de Schuiten.
Notre hotel, à peine sorti de terre, se trouve au milieu des champs. Sa petite pelouse et sa mini piscine glacée font la joie des enfants qui sont en manque de verdure.
Pushkar est paisible, truffée de cafés baba cools, de cours de yoga, méditation, ashram, boutiques pour touristes et bien entendu de rabatteurs. les chansons de Bob résonnent dans les rues. Les roses odorantes offertes à l’entrée de la ville en signe de bienvenue, servent d’appât à un circuit étroitement guidé vers les cérémonies du lac sacré, ou un gourou demandera une participation plus ou moins salée selon la tête du client. Malgré une insistance pesante, nous refusons cette bénédiction obligatoire au risque d’être regardés de travers. Nous avons deja donné au temple des singes, notre contribution à l’industrie du tourisme religieux s’arrêtera là!
Les ghats de la ville, récentes et maculés de fiantes de pigeons, ne seraient avoir le charme de Bénarès. L’animation n’y est pas débordante et la magie du lieu ne nous envoûte pas particulièrement. Tandis que nous dessinons assis sur les marches, Eliot passe. Un enfant! Français! Tourdumondiste! Affaire conclue, nous allons diner ensemble. Selene, sa mère, est photographe, baroudeuse. Un moment d’oxygène et de partage bien agréable pour les grands comme les petits.
Une réponse
Sublimes mains !
Un peu de retard ces derniers jours dans les lectures de l’autre bout du monde mais toujours aussi agréable de vous lire et de vous voir. J’adore!