En route pour Pokhara

Les machines à laver ont bien tourné, tout est propre et reluisant, les sacs à dos sont plein à craquer, chaque chose a retrouvé sa place. Nos petits corps ont profité de la baignoire eux aussi, de l’eau chaude et des lits confortables. Nous avons fait le plein d’énergie et de cuisine maison. 

Après trois passages à l’ambassade d’Inde, une traduction officielle de notre livret de famille et maintes rééditions de nos demandes pour différentes raisons aléatoires, les visas sont tamponnés sur nos passeports. Nous avons salué une nouvelle fois nos amis allemands et nous sommes donné rendez-vous au Chili!

Nous sommes prêts à reprendre la route. 

Il fait nuit noire quand nous fourrons nos sacs dans le taxi pour la gare de bus. Plus qu’une gare routière, c’est un arrêt géant situé juste derrière Thamel. les bus sont garés les uns derrière les autres le long d’un trottoir crasseux, il n’y a pas de guichet ni de salle d’attente, il faut trouver son bus. Tous partent pour Pokhara à 7h, à peu de chose près. Nous échangeons un regard éberlué en constatant qu’au moment de partir les 20 bus font chacun demi-tour, coupant la circulation de l’avenue. Severin nous a prévenu, bien qu’il n’y ait que 200km, le trajet dure 8h. Nous sommes préparés à cette perspective et prenons notre mal en patience. 

Un lourd voile blanc pèse sur la vallée étouffée par la pollution. On ne distingue rien. Nous quittons Katmandou et son chaos, son architecture exceptionnelle et ses rues grouillantes. 

Sur la route, les feuilles sont couvertes de poussière, une lourde couche tenace qui s’immisce  dans chaque recoin, obstrue nos poumons, pique nos yeux. La végétation sub tropicale de la vallée prend vite le dessus, papaye, bananes, fleurs, buffles d’eau. Les rizières en terrasse couvrent les collines. Le long de la route, un flux ininterrompu de camions, bus, motos se déverse sur la seule “autoroute” népalaise, route goudronnée certes mais truffée de trous, bosses, zones de terre. Les maisons inachevées se succèdent le long de la voie, offrant aux voyageurs leurs façades colorées, ornées de colonnes éclectiques et de décors farfelus.

Musique, dessins animés, playmobil, blagues, pause café, pause dej, pause encore, le temps passe plutôt vite. 

8h plus tard, nous voilà donc installés dans notre confortable chambre familiale du lakeside de Pokhara. Trois minutes plus tard, le sommet du Machapuchare pointe ses 6993m derrière les nuages. La magnifique montagne sacrée de Shiva n’a encore jamais été gravie.

Trente minutes plus tard, Maël tente en vain de s’introduire en tant que guest star dans une partie de football le long du lac. Trois heures plus tard, nous nous vautrons dans les confortables canapés de « Fresh Elements » pour un délicieux dîner.

”Gare routière” de Kathmandou
Pokhara et son lac
Machapuchare – 6993m – la montagne sacrée de Shiva

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