Tandis que le train ronronne encore, la chef de cabine nous surprend en annonçant l’entrée en gare. Maël saute du lit et Zélie s’habille plus vite que jamais. Nous voici, les paupières encore collées, débarqués sur le quai de Dunhuang, à 5h30 du matin, cherchant frénétiquement des pulls et des doudounes dans nos sacs pour faire face à la fraîcheur matinale.
L’hôtel « Right Here » nous ouvre ses portes chaleureuses et nous prolongeons notre nuit dans de douillets lits tandis que Nicolas part faire la queue pour les billets d’entrée des grottes (le guichet ouvre à 7h et les places sont limitées). Dehors un groupe se réunit pour une danse matinale dans le parc.
Journée Airpocalypse, 320. PAQI… Le bus vert nous dépose devant l’entrée du gigantesque complexe des grottes de Mogao. Deux films didactiques nous plongent immédiatement dans l’épopée de la route de la soie, route commerciale ouverte par le célèbre émissaire Zhang Qian envoyé par l’Empereur Han Wudi en 139 avJC. Une fois le peuple nomade Xiongnu finalement repoussé, la route de la soie devient le chemin de propagation du bouddhisme. Avant que son oasis ne s’assèche et que les marchandises n’empruntent la voie maritime, les familles aisées y faisaient construire des grottes richement décorées, construites entre le 4eme et le 14eme. Les billets de type A, dégotés par Nicolas ce matin à 7h30 à un tarif astronomique, nous font accéder à huit grottes avec une guide française et les grottes presque à nous…. les couleurs des fresques sont éblouissantes, bleu, vert et rouge ont gardé leur éclat d’origine et l’ont devine des feuilles d’or ça et là sous les rayons de la lampe de poche. La plupart des statuaires ont été refaites au début du 20eme et de nombreuses richesses pillées ou vendues notamment aux anglais, français et japonais. Un bouddha du futur, Mazitreya, haut de 35m, le second plus haut de Chine, se dresse sous les traits féminins de l’impératrice Tang Wu Zetland, sous la pagode aux neuf étages.
L’ensemble est remarquable et on ressort quelque peu frustrés de n’avoir pu voir que 8 des 50 grottes ouvertes au public. Contrairement à Yungang, les statuaires sont en argile et les grottes commanditées par des notables et non l’empereur.
Aux portes de la ville se dressent de gigantesques dunes de sable. Le désert est la, tout proche, stoppé par des plantations. L’atmosphère est jaune, sablonneuse, polluée.
Un complexe pharaonique conduit aux dunes et à l’oasis. Autoroute de chameaux, survol continu d’hélicoptère et d’ULM, buggies dévalant les crêtes, boutiques de souvenirs, voitures électriques, sur-chaussures oranges fluo pour ne pas avoir les pieds plein de sable, pistes de luges éclairées, échelles pour gravir les dunes, chemins balisés avec impossibilité absolue de se promener…. Doit-on, peut-on en rire? Naïfs que nous sommes, nous rêvions de fuir la foule de Xian et de la semaine d’or en nous réfugiant dans le désert! Le Gobi mongol et ses quelques chameaux est bien loin. Les chinois sont capables du pire comme du meilleur, espérons avoir vu le pire.
Les minarets de Dunhuang surgissent du quartier du marché de nuit. On retrouve des brochettes en tout genre, des gâteaux soufflés, des pancakes de maïs, des pilafs ouzbeks, des pains d’Asie centrale, des épices et des fruits variés ainsi que quantité de babioles d’artisanat régional. Tout est alléchant.
2 Responses
Alors là vous faites trop rêver !
moi qui me plainait d’avoir du monde sur la dune du Pilat ;-)) bone continuation