Le canyon de Sesriem s’étrangle en une gorge verticale aux couleurs ocres jaunes. En période de pluie, le courant doit y être puissant. Son lit sablonneux s’élargit rapidement. Sa roche est friable, mélange fragile de galets et de calcaire.
Nous quittons le parc pour reprendre la route du nord, l’heure du retour approche.
Pendant notre halte à la curieuse station essence de Solitaire, outre les écureuils et les carcasses de vieilles voitures, un panneau mentionnant « cheetas » nous interpelle. Il reste des places!
Antonio nous mène à la réserve où 5 jeunes guépards de six ans sont nés en captivité alors que leur mère était en convalescence. Ils ne sont pas farouches, à deux doigts de la domestication, incapables de survivre à l’état sauvage. La voiture s’arrête à leurs pieds. Leurs yeux oranges et leurs larmes noires nous observent avec nonchalance. Ils digèrent béatement à l’ombre et bougent à peine. Une terrible envie de caresser leur pelage tachetée envahit la troupe. Magnifiques bêtes en voie de disparition, peu aptes à se défendre et à protéger leur nourriture, ils ne seraient plus que 8000 dans ce monde.
Cette étape fortuite nous remplit de joie.
Peu avant le coucher du soleil, nous sommes accueillis chaleureusement dans la ferme du « Gecko Camp Site » reprise il y a trois ans par un couple allemand. Le lieu est magique. Nous sommes seuls. La vue sur la vaste plaine dorée – inoubliable. Notre dernier dîner sous les étoiles…. Quelques vieux airs de chansons françaises autour du feu viennent clôturer cette magnifique journée.