Le catamaran rejoint Robben island sous un ciel dégagé. Reclus dans des bus vieillissants, le guide commente avec humour et finesse les arrêts qui marquent l’histoire de l’île : cimetière des lépreux, quartiers des officiers, artillerie de la seconde guerre mondiale, église et pension du village sans oublier les trois prisons. Un ancien détenu à l’accent marqué, prend le relais pour nous ouvrir les portes de la prison des prisonniers politiques. Tous les grands noms de la lutte contre l’apartheid y ont été reclus pendant de longues années, condamnés aux travaux forcés, interdits de toute communication politique avec l’extérieur, soumis à la censure, à l’isolement, à un droit de visite restreint à 30 minutes par an… Les prisonniers, renforcés dans leur lutte, trouvent des moyens de contourner le système et en échapper à l’attention des gardes à l’occasion de la préparation des repas, en cachant des documents dans les balles de tennis, dans leurs dois vêtements, en échangeant des informations sur les bancs de foot, etc.
Mandela rédige son « Long walk to freedom » sous la vigne de la cour de reclusion. Une lutte permanente pour survivre et son combat pour la reconnaissance des droits des Noirs en Afrique du Sud.
Notre séjour s’achève sur ces notes historiques. Loin de notre quartier protégé, logements sociaux et bidonvilles continuent d’accueillir les populations noires paupérisées. L’Afrique du Sud mérite très certainement de s’y plonger plus longuement.
Capetown reste en tous cas une étape à ne pas manquer!