Les startupers envahissent la salle du petit déjeuner. Il ne reste plus que des raviolis au mouton, des nouilles sautées et des gâteux à la crème. Comme dirait Zélie ce n’est pas très adapté aux Français!
La voiture confort de Monkhjargal vient nous chercher à l’hôtel. L’air enjoué, notre chauffeur décontracté emprunte les routes défoncées pour rejoindre la route principale qui traverse steppes verdoyantes, cultures de blé, de colza et autres céréales. Les aigles planent toujours. Les chevaux, brebis, biquettes et veaux se promènent librement. Des sousliks (des marmottes de la taille d’un écureuil) vont de terriers en terriers. De grands vautours noirs pouvant atteindre 2 mètres d’envergure attendent patiemment de pouvoir attraper un petit agneau. Ils se font chasser par les nomades pour leur chair délicieuse aux dires de Monkh.
Les enfants sont enchantés par la beauté des paysages et enthousiasmés par les étendues vierges, les yourtes et les animaux en liberté. La route bifurque et la piste se fait plus cabossée. La playlist de Maël joue pendant 3 heures faisant dandiner la tête de la petite troupe au rythme de M.
Au sommet d’une colline, nous tournons trois fois autour d’un cairn bouddhiste en lançant une pierre à chaque tour.
Enfin le temple rouge apparaît au fond de la vallée.
Nous sommes seuls au monde dans un camp de yourtes très accueillant au pied de la stuppa tibétaine. Un violent orage éclate. Il pleut dans la yourte. Les gouttes s’immiscent dans les trous, le vent fait battre la toile, la feutrine sent le mouton. On se sent à l’abri.
Le patron parle quelques mots de français. Il répare les trous et fait un feu une fois la pluie passée. Namad, son fils âgé de dix ans, fait immédiatement partie de la bande et joue à loup touche touche. Les enfants ne peuvent plus s’arrêter de gambader. Au soleil couchant, nous allons prier au sommet de la stuppa dorée. Les étoiles constellent le ciel.
Cet endroit est le havre de paix dont nous rêvions. Nous sommes seuls au bout du monde.
















